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Impact du RSA sur le taux de sans-abrisme chez les jeunes en France

Face à l'augmentation du nombre de SDF en France en 2018, une étude s'est intéressée à l'impact que pourrait avoir le Revenu de Solidarité Active (RSA) sur la vie des jeunes concernés.

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Introduction aux recherches sur le RSA et le sans-abrisme #

Cette recherche s’appuie sur des données issues de l’INSEE et de l’Institut National d’Études Démographiques, concernant le recensement des bénéficiaires de services d’hébergement et de distribution de repas en France métropolitaine.

Il est relativement rare dans le domaine des sciences sociales de se pencher directement sur les effets d’une aide financière pour aider les personnes sans domicile à sortir de la rue. L’idée était ici d’étudier si toucher entre 500 et 600 euros par mois, au lieu de rien, aurait un impact positif sur la capacité des jeunes sans-abri à se loger.

Résultats marquants : réduction du sans-abrisme grâce au RSA dès l’âge de 25 ans #

Les travaux menés ont permis de constater qu’autour de l’âge de 25 ans [seuil légal pour percevoir le RSA, sauf exceptions], l’accès au RSA diminue la probabilité d’être sans-abri de 20%. Cela représente un point d’entrée dans le système d’aide français, qui est généreux mais complexe.

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Le système social français est fortement interconnecté, ce qui rend parfois difficile de déterminer où commence un dispositif d’aide et où un autre s’arrête.

Au fil des cinq années de recherche, l’étude a évolué, jusqu’à aboutir à une méthode solide utilisant la régression en discontinuité, couramment employée dans les études sur le marché du travail.

Cette méthode met en avant une rupture autour de l’âge de 25 ans : à 24 ans, il n’y a pas de droit au RSA, tandis qu’à 25 ans, ce droit existe. Si l’on constate une différence significative dans les taux de sans-abrisme, cela ne peut s’expliquer que par le RSA, tant sur le plan financier que psychologique.

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Comparaison avec les expériences menées dans d’autres pays #

Parallèlement à ces travaux, l’auteur de l’étude s’est penché sur la littérature issue de plusieurs pays concernant les expériences similaires, notamment celles menées au Canada, aux États-Unis et en Finlande.

Ainsi, l’étude montre que si le gouvernement français abaissait l’âge d’éligibilité au RSA à 18 ans, il pourrait récupérer au moins 60% de ses coûts d’investissement. Il est important de noter que le RSA n’était pas initialement conçu comme une aide sociale contre le sans-abrisme !

Recommandations pour lutter efficacement contre le sans-abrisme en France #

Premièrement, il conviendrait de réaliser un nouveau recensement des personnes sans domicile en France, le dernier datant de 11 ans. Ensuite, en toute humilité, il est suggéré que les résultats de cette étude plaident en faveur d’une extension de l’âge d’éligibilité au RSA de manière ciblée et de la création d’un programme spécifique.

Les résultats indiquent que le rapport coûts-bénéfices pourrait être positif, tout en permettant d’avoir un impact bénéfique sur une population très vulnérable et coûteuse pour l’État.

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Conclusion : vers une extension du RSA pour réduire le sans-abrisme chez les jeunes ? #

Face à ces constats, on peut se poser la question de l’intérêt d’étendre le dispositif du RSA aux jeunes de moins de 25 ans dans le but de lutter contre le sans-abrisme. Si la générosité du système social français n’est pas remise en cause, sa complexité et les limites d’âge imposées sont autant de facteurs qui peuvent freiner l’accès à un logement stable pour les plus démunis.

Alors qu’un simple coup de pouce financier semble pouvoir faire la différence et encourager les jeunes sans-abri à sortir de la rue, il serait souhaitable que de nouvelles études viennent confirmer ces résultats et incitent les décideurs politiques à repenser leur stratégie d’aide sociale à destination des jeunes sans domicile.

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